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Le Commandant René Mouchotte
René Mouchotte (1914-1943)
1743 heures de vol – 408 missions
4 victoires homologuées – Abattu en combat aérien le 27 août 1943
Biographie :
Pilote de chasse Français né le 21 août 1914 à Saint-Mandé, René Mouchotte apprend à piloter jeune et obtient sa licence de pilote d’avion de tourisme à 20 ans le 31 octobre 1934 (Licence de pilote d’avions de tourisme N°3362). Cette même année il fait son service militaire dans l’armée de l’air, à la base aérienne d’Istres, où il obtient le grade de sergent et son brevet de pilote militaire.
Sergent de réserve il est mobilisé en septembre 1939 et est affecté, non pas dans une escadrille de chasse, comme il l’aurait voulu, mais à l’École de formation des instructeurs de Salon-de-Provence puis à l’École de formation des sous-officiers du personnel naviguant à Avord.
Envoyé à Alger en Juin 1940 comme instructeur sur bimoteur, Mouchotte maquille l’ordre de mission afin d’être aiguillé sur Oran alors centre d’instruction de la chasse. A la demande d’armistice le 17 juin 1940 il est révolté par l’annonce du maréchal Pétain et décide de rejoindre l’Angleterre. A l’aube du 30 juin 1940, en compagnie cinq autres pilotes, il s’empare d’un Caudron Goéland sur la base aérienne d’Oran-la-Sénia et parvient à rejoindre Gibraltar.
Le décollage à bord du Goéland est ardu ; en effet les autorités de la base avaient données des ordres pour que les appareils en état de vol soient rendu inutilisables afin d’éviter les « désertions ». Sur le Goéland « emprunté » c’est le réglage du pas des hélices qui a été bloqué et Mouchotte aura toutes les peines du monde à arracher du sol cet oiseau malade…Posé à Gibraltar, toute cette petite équipe embarque à bord d’un bateau et rejoint l’Angleterre le 13 juillet en débarquant à Liverpool.
Dés le lendemain 14 juillet 1940 à Londres, il signe son engagement dans les Forces Aériennes Françaises Libres, qui l’envoie en entraînement au 6th Operational Training Unit de Sutton Bridge (Lincolnshire), avant de l’affecter, en septembre 1940 au No. 245 Squadron, au sein duquel il mène des opérations de surveillance en mer d’Irlande.
Promu adjudant en octobre 1940, il rejoint ensuite le No. 615 « County of Surrey » Squadron de la Royal Auxiliary Air Force surnommé « Churchill’s own », dans le sud de l’Écosse, et prend part à la fin de la bataille d’Angleterre ; il effectue alors deux à quatre sorties chaque jour. Leader d’une section de son escadrille au début de décembre 1940, il est nommé sous-lieutenant et chef de Flight par intérim en mars 1941, avant de recevoir sa première citation en juin. En juillet, il est nommé lieutenant et — distinction alors inédite pour un étranger — flight commander (chef d’escadrille) d’un squadron britannique. Il abat son premier avion — un Junker 88 — le 26 août 1941 et incendie plusieurs bâtiments allemands en Manche quelques semaines plus tard.
À la fin de 1941, il participe à la création du groupe de chasse Île-de-France, le No. 340 « free french » Squadron, unité des Forces Aériennes Françaises Libres et devient au sein de cette unité, en février 1942, commandant de l’escadrille « Paris ». Promu capitaine, il effectue sa première mission avec son groupe le 12 avril, reçoit la croix de guerre avec palme des mains du général de Gaulle et participe à l’opération Jubilee sur Dieppe le 20 août 1942.
Promu commandant, il est, la même année, le premier pilote étranger au sein de la RAF à commander un groupe de chasse britannique, honneur suprême ! Il devient alors le Squadron Leader du No. 65 Squadron. En ce début de mois de septembre il reçoit la Distinguished Flying Cross (DFC), la plus prestigieuse décoration britannique pour un pilote.
Au début de 1943, il met sur pied le groupe de chasse Alsace, GC III/2, alias No. 341 « free french » Squadron pour la RAF, installé à Biggin Hill, dans le sud de l’Angleterre, dont il prend le commandement le 9 janvier ; il a sous ses ordres notamment Pierre Clostermann. Le mois de Mai est particulièrement faste pour René Mouchotte. Par un décret du 8 Mai 1943, il est promu Compagnon de la libération ,le 15 mai à la tête de son unité il abat un chasseur Allemand Focke-Wulf 190 au-dessus de la France puis le 17 mai il descend un Bf 109 lors d’un important combat aérien et partage alors l’honneur, avec un autre pilote de la RAF qui dans le même combat abat lui aussi un appareil ennemi au même moment, d’avoir porté à 1000 appareils ennemis abattus le palmarès du wing de Biggin Hill.
Arrive le mois d’Août , le 25 en compagnie de Pierre Clostermann, Mouchotte accomplie une mission de reconnaissance afin d’identifier un train transportant les nouveaux chars tigres. La mission est réussie, René Mouchotte ignore alors que c’est la dernière fois qu’il rentre en Angleterre…
Le 27 août 1943, épuisé par l’enchaînement des combats aériens et les heures de travail à son bureau de commandement, il est abattu au-dessus de la Manche, lors d’une mission de protection de bombardiers B-17 — A 29 ans il comptabilise alors 408 missions dont 141 avec le groupe Alsace, et 1 743 heures de vol. Son corps est retrouvé sur la plage de Middelkerke, en Belgique, le 3 septembre suivant, il sera alors enterré sous son pseudonyme de René Martin (inscrit sur sa plaque d’identité depuis que tous les militaires Français déserteurs après l’armistice et déclaré rebelles, c’est-à-dire servant dans des armées étrangères, ont été condamnés à mort par les autorités de Vichy).
Photo présentée comme étant la dernière de René Mouchotte et prise juste avant sa dernière mission.
Identifié seulement en mars 1949 grâce à une étiquette dans la poche intérieure de sa veste et portant le nom du tailleur avec écrit en manuscrit : Adj. René Mouchotte, il est alors inhumé en novembre de la même année au cimetière du Père-Lachaise (69éme division, Avenue de la chapelle, concession N°609).
Ses carnets sont publiés une première fois sous le titre de « Carnets de René Mouchotte » par Flammarion en 1949, puis le Service Historique de l’Armée de l’Air (actuel Service Historique de la Défense) fait paraître en 2001 une nouvelle édition avec un texte conforme au manuscrit original et des notes explicatives.
Il existe au Plessis-Belleville, un aéroclub « René MOUCHOTTE » à qui nous avons emprunté cette page. Qu’ils en soient ici remerciés.