Chers camarades
Pour l’info de nos camarades qui n’aurait pas encore eu l’info du décès de cette grande dame
Bien à vous
Yves
Première française à avoir été promue au grade de général, Valérie André nous a quittés à l’âge de 102 ans
Les exploits de Marie Marvingt, la « fiancée du danger » qui s’était fait connaître lors de la Première Guerre Mondiale pour avoir été la pionnière de l’aviation sanitaire ont-ils influencé Valérie André, qui vient de nous quitter à l’âge de 102 ans, ce 21 janvier ?
Née en avril 1922, à Strasbourg, cette figure de l’histoire militaire française eut très tôt deux ambitions : devenir médecin et piloter des avions. À l’âge de dix-sept ans, elle profita de l’essor de l’aviation populaire pour prendre ses premiers cours de pilotage. Mais la guerre contraria sa vocation. Pour autant, elle entama des études de médecine et obtint son diplôme après avoir soutenu une thèse sur les « pathologies du parachutisme » à l’université Paris II, en 1947.
Puis, devant assurer l’encadrement médical d’une préparation militaire parachutiste, elle en profita pour effectuer ses premiers sauts et obtenir son brevet. Alors qu’elle souhaitait devenir pilote militaire – ce qui n’était plus possible à l’époque – elle parvint à ses fins en rejoignant l’Indochine, en tant que médecin militaire, avec les galons de capitaine.
Après un premier séjour en Extrême-Orient, elle obtint une licence de pilote d’hélicoptère à l’école de vol de Pontoise. De retour en Indochine, elle intégra l’équipe du capitaine Alexis Santini [qu’elle épousera plus tard], chargée d’assurer des missions d’évacuation sanitaire avec des hélicoptère Hiller 360 et Sirkorsky H34. Elle effectua ainsi 129 vols pour prendre en charge 165 blessés. Et cela, avec un brevet de pilote civil.
En avril 1952, elle devint même la première femme à apponter sur un porte-avions – l’Arromanches, en l’occurrence – aux commandes d’un hélicoptère.
De retour en France, en 1953, Valérie André fut affectée au centre d’essais en vol de Brétigny-sur-Orge, ce qui lui permit de voler à bord de différents modèles d’avions et d’hélicoptères [MS.733 Alcyon, Nord 1101, Sikorsky S-55, etc.]. Dans le même temps, elle prit part à la création du laboratoire de médecine aérospatiale.
C’est avec une émotion profonde que je rends hommage à Valérie André, disparue à l’âge de 102 ans. 1ère femme pilote d’hélicoptère , 1ère femme à accéder au grade de général, elle fut une pionnière dont le courage, la passion et l’humanité resteront gravés dans nos mémoires. pic.twitter.com/lLFKnflZKA
— Chef d’état-major armée de l’Air et de l’Espace (@CEM_AAE) January 21, 2025
Puis, lors des évènements en Algérie, elle fut affectée au service médical de la base aérienne 142 de Boufarik, puis à celle de La Réghaïa, près d’Oran. Entre 1959 et 1961, ellea effectué plus de 350 missions sanitaires. Puis, l’affaire algérienne terminée, Valérie André gravit les échelons du Service de santé des armées [SSA], jusqu’à être promue au grade de médecin général, en 1976. Elle fut la première femme, en France, à devenir officier général. Sa carrière militaire prit fin en 1981, alors qu’elle venait d’obtenir sa troisième étoile [général de division, ndlr].
Membre fondateur de l’académie de l’air et de l’espace de Toulouse, Mme le général Valérie André fut élevée à la dignité de grand-croix de l’ordre national du mérite en 1987, puis, douze ans plus tard, à celle de grand-croix de la Légion d’honneur. En 2010, elle se vit remettre le brevet de pilote militaire d’hélicoptère n° 001, avec effet rétroactif, des mains du général Jean-Paul Paloméros, alors chef d’état-major de l’armée de l’Air & de l’Espace.
« Médecin et pilote d’hélicoptère, première femme générale de l’armée française, première femme élevée à la dignité de grand-croix de l’ordre national du Mérite, Valérie André n’est plus. Médecin militaire, elle a évacué, aux pires heures de la guerre d’Indochine, plusieurs soldats français, avec dévouement et courage. Je salue sa mémoire », a réagi Sébastien Lecornu, le ministre des Armées.
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